J'entrouvre la tente. De la brume s'élève tout autour, sur le col. Un troupeau de chamois passe sur la crête puis replonge dans le brouillard. Pas un bruit. Nous déjeunons et démontons la tente.
A 10h, nous commençons à descendre vers le
sud-ouest. Nous traversons une combe. En cours de route, la brume se lève
derrière nous sur les sommets. On aperçoit la tente de Nostradamus. Il n'a pas
été foudroyé et a dû se terrer comme nous toute la nuit !
On franchit à gué deux torrents ; on atteint un
groupe de fermes encore en exploitation : pas trace de vie. On traverse une forêt
et l'on gagne au milieu d'un terrain herbeux, parfois marécageux, le col de Bassachaux (1783 m).
A priori, un col de cette altitude est surtout
habité par des rafales de vent. Mais le tourisme a des ressources. En
débouchant du sentier, on tombe sur une route carrossable, un parking plein et
une terrasse de restaurant. Nous nous y arrêtons. Le soleil fait sa
réapparition. Le pire est après, sur le chemin qui monte vers le col de Chésery
: les promeneurs sont nombreux, disent bonjour à tout le monde et cueillent les
fleurs protégées ! Ce sentier qui fut auparavant un parcours de haute montagne
fréquenté par les montagnards et les marmottes est devenu un boulevard.
L'après-midi se termine. Après avoir traversé de
vastes alpages, nous arrivons au col de
Chésery (2025 m),
sur la frontière franco-suisse. Il est 17h30.
Les foules ont disparu comme si elles n'avaient pas
existé. Le télésiège du côté suisse s'est arrêté. Nous restons seuls dans les
alpages, juste sur la frontière. Impression magique. Nous montons la tente dans
ces vastes paysages et y passons la nuit, qui sera fraîche, dans le calme et la
solitude.
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