Le matin, le soleil est de retour et inonde les
pâturages. Nous démontons la tente et nous mettons en route à 8h45.
Le sentier se poursuit en direction de l'ouest à
travers prés et bois. On débouche au-dessus du val de Mouthe où l'on découvre
un paysage caractéristique de tourbières, petit coin de toundra dans le Jura.
On arrive à la source du Doubs :
la rivière sort d’une falaise en une résurgence. Les rochers sont éclatés par
le gel ; l’eau est d’une extrême limpidité, et froide tout au long de
l’année.
On gagne alors Mouthe
(935 m ).
Ce gros bourg
surnommé « la petite Sibérie »
est un des points de France où il fait le plus froid. Il partage ce privilège
avec L'Abbaye-en-Grandvaux, dans le département du Jura*. Le thermomètre en
hiver descend régulièrement à -30°. Même l'été, l'air est -disons- vif.
Ce matin d'ailleurs, il fait particulièrement
frisquet. Nous nous arrêtons, vers 11h, dans un bar. Tandis que d'autres
randonneurs commandent un café bien chaud, nous préférons goûter un
« vieux Pont » (Pontarlier), sorte d'anisette franc-comtoise. Ça
réchauffe aussi !
Après la traversée du village, nous nous arrêtons
pour pique-niquer, en bordure de bois, auprès d'un ruisseau.
Nous continuons en sous-bois ou en lisière pendant
quelques km, puis sur une crête qui domine Chaux-Neuve. Nous rejoignons le
hameau de Lernier. Ensuite nous montons fond de combe jusqu'à un col,
traversons des pâturages et des clairières. Nous empruntons une petite route en
lacets qui mène à une clairière en forme de croissant où paissent des chevaux,
dite « chez l'officier ».
Nous poursuivons à une altitude autour de 1200 m puis rejoignons une
route forestière, passons à proximité des chalets de Nondances et atteignons à
17h45 Chapelle-des-Bois (1080 m ).
C'est un
charmant village serré autour de son clocher à bulbe, au pied d'une
impressionnante paroi rocheuse. Il a su conserver son cachet rural en
développant un tourisme intégré, non destructeur de paysages.
Après cette étape de 27 km , nous nous installons
dans un tout petit refuge montagnard, avec un dortoir de quelques matelas à
l'étage. Nous allons manger une fondue jurassienne bien méritée dans un
restaurant. Puis nous rentrons nous coucher. Une autre randonneuse passe la
nuit avec nous. Viviane s'endort en pensant à la paroi rocheuse qu'il va
falloir gravir demain matin !
* Je ne sais pas encore que dans douze ans je viendrai habiter non loin de là, à St-Laurent-en-Grandvaux.
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