A 9h, je quitte le village, avec en perspective 9
heures de marche sans rencontrer personne.
J'entre dans une forêt de pins et de mélèzes et
monte au col de Varaire, en doublant et perturbant un troupeau de moutons.
Belle pelouse. J'y rencontre des vététistes qui cherchent leur chemin.
Sur le même versant, j'atteins le col du Caire Gros
(1906 m )
où subsistent des vestiges d'ouvrages militaires. Je poursuis la montée, sous
la ligne de crête à travers les alpages, jusqu'au Pertus (1958m). Je chemine
sur une crête étroite puis continue à flanc, avant de rejoindre à nouveau la
ligne de crête. Je change de versant sous le mont Tournairet, au collet des
Trous (1982 m )
: dernier passage à une altitude proche de 2000 m . Ici et là, des
ruines de bergeries...
Vue sur des successions de vallées qu'aucune route
ne dessert. Au loin, la
Méditerranée , dans une brève vision.
Le GR perd progressivement et irrémédiablement de
l'altitude. Il passe aux granges de la Brasque , camp militaire désaffecté et
actuellement colonie de vacances. Il continue sur une petite route bitumée,
passe à une maison forestière et atteint le col d'Andrion. Par une succession
de lacets croisant la route, il arrive au col des Fournès, en pleine forêt, et
ensuite au col de Grateloup. Le GR contourne par l'est la crête de Casal et
parvient aux ruines du hameau des Pras. C'est une prairie avec une très belle
vue sur la paroi du Brec d'Utelle, qu'il va falloir franchir.
Les Préalpes du Sud me réservent une dernière
difficulté pour cette fin d'après-midi. Le GR s'engage dans la forêt puis
remonte brusquement, suivant un tracé dans les rochers jusqu'à la brèche du Brec d'Utelle, à 1520 m . Dernière ironie :
des à-pics de 200 mètres .
Un pas de travers, et c'est la chute.
Un enchevêtrement de tuiles : c'est Utelle (821 m ), ancien lieu de
pèlerinage, joli village perché sur un éperon dominant la vallée de la Vésubie , sur une ancienne
route muletière vers la Tinée.
Sur une petite place, à l'ombre d'un platane,
nous buvons un pot. A côté de nous, on parle de chasse, avec l'accent niçois.
L'ouverture est pour dimanche. Par dessus mon épaule, la montagne pelée
commence au-delà des toits. On distingue la balafre du sentier d'où je
descends. Nostalgie... Journée de transition.
Après le pot, nous recherchons un
emplacement pour passer la nuit. Nous stoppons en bordure d'une route de
montagne, dans le recoin d'un virage. Pas très propre. Un dépotoir !
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