vendredi 17 octobre 2014

Vendredi 9 septembre 1994 : St-Dalmas-Valdeblore - Utelle.

A 9h, je quitte le village, avec en perspective 9 heures de marche sans rencontrer personne.
J'entre dans une forêt de pins et de mélèzes et monte au col de Varaire, en doublant et perturbant un troupeau de moutons. Belle pelouse. J'y rencontre des vététistes qui cherchent leur chemin.
Sur le même versant, j'atteins le col du Caire Gros (1906 m) où subsistent des vestiges d'ouvrages militaires. Je poursuis la montée, sous la ligne de crête à travers les alpages, jusqu'au Pertus (1958m). Je chemine sur une crête étroite puis continue à flanc, avant de rejoindre à nouveau la ligne de crête. Je change de versant sous le mont Tournairet, au collet des Trous (1982 m) : dernier passage à une altitude proche de 2000 m. Ici et là, des ruines de bergeries...
Vue sur des successions de vallées qu'aucune route ne dessert. Au loin, la Méditerranée, dans une brève vision.
Le GR perd progressivement et irrémédiablement de l'altitude. Il passe aux granges de la Brasque, camp militaire désaffecté et actuellement colonie de vacances. Il continue sur une petite route bitumée, passe à une maison forestière et atteint le col d'Andrion. Par une succession de lacets croisant la route, il arrive au col des Fournès, en pleine forêt, et ensuite au col de Grateloup. Le GR contourne par l'est la crête de Casal et parvient aux ruines du hameau des Pras. C'est une prairie avec une très belle vue sur la paroi du Brec d'Utelle, qu'il va falloir franchir.
Les Préalpes du Sud me réservent une dernière difficulté pour cette fin d'après-midi. Le GR s'engage dans la forêt puis remonte brusquement, suivant un tracé dans les rochers jusqu'à la brèche du Brec d'Utelle, à 1520 m. Dernière ironie : des à-pics de 200 mètres. Un pas de travers, et c'est la chute.


A la brèche, on change de monde, de milieu, de climat. Une végétation méditerranéenne surgit sous les chaussures. Je descends parmi les rochers et la pierraille au col du Brec puis au col de
la Mei. La descente se poursuit par un chemin caillouteux sous le rocher de Castel-Ginestet, au curieux aspect de château-fort. 


On passe sous la tête des Pennes et on arrive à des cultures en terrasses : des oliviers.
Un enchevêtrement de tuiles : c'est Utelle (821 m), ancien lieu de pèlerinage, joli village perché sur un éperon dominant la vallée de la Vésubie, sur une ancienne route muletière vers la Tinée.



J'y arrive à 18h20, après plus de 9 heures de marche, épuisé. Viviane est là. 

Sur une petite place, à l'ombre d'un platane, nous buvons un pot. A côté de nous, on parle de chasse, avec l'accent niçois. L'ouverture est pour dimanche. Par dessus mon épaule, la montagne pelée commence au-delà des toits. On distingue la balafre du sentier d'où je descends. Nostalgie... Journée de transition.

Après le pot, nous recherchons un emplacement pour passer la nuit. Nous stoppons en bordure d'une route de montagne, dans le recoin d'un virage. Pas très propre. Un dépotoir !

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